Le cri du canard bleu
Alexandre VialatteEnsuite, ils ne m’ont plus jamais quitté. Je les garde à portée de main et j’y prends de temps en temps quelques cuillerées. Cela suffit à éloigner les importuns comme de croquer une gousse d’ail ou de déballer un livarot. Les oiseaux de malheur sont alors dissuadés de nicher sur votre tête. C’est exhilarant comme de la vodka polonaise, bienfaisant comme la gibelotte d’une tante de province. Au repas dominical n’apportez plus un gâteau crémeux, mais un recueil de chroniques du grand Alexandre, c’est moins sucré, plus roboratif et un plaisir tellement plus durable. Nul doute que des savants, qui en ont dans la besace, sont en train de calculer combien d’années de vie supplémentaire Vialatte procure au lecteur moyen.
J’aime la façon dont l’excellent Alexandre pare les « grands » hommes d’inépuisables vertus tout en les habillant pour l’hiver.